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Cohabiter entre familles monoparentales

Après un divorce ou une séparation, certains choisissent une cohabitation entre familles monoparentales. En effet, cette alternative s’avère satisfaisante pour faire face aux difficultés financières, aux soucis d’organisation et à la solitude qui accompagnent souvent ces situations.

A condition de bien savoir pourquoi et à quoi on s’engage.

Choix d’une cohabitation

Lorsqu’une séparation est en cours, le départ du logement familial de l’un des conjoints devient rapidement une urgence. Mais trouver un logement n’est pas forcément facile.

Le prix des loyers et les garanties exigées, en particulier dans les grandes villes, sont autant d’obstacles pour les personnes aux revenus modestes. De même, quand l’un des deux conjoints conserve le logement familial : les traites où le loyer devient parfois très lourd.

Une cohabitation peut alors devenir la solution du problème et régler également celui de l’organisation de la vie quotidienne avec des enfants : garde d’enfants, trajets d’école, faire les courses, etc…

Comment trouver un logement à partager ?

Si vous ne connaissez personne parmi vos relations qui souhaite adopter ce mode de vie, certains sites Internet diffusent des petites annonces qui mettent en relation les parents séparés qui cherchent à cohabiter.

Très pratiques, elles laissent cependant peu de temps pour faire connaissance. Il est pourtant important de bien savoir à qui on a affaire, car c’est de vivre ensemble qu’il s’agit et avec les enfants.

Si vous devez louer un appartement ou emménager dans un logement déjà occupé, il est essentiel :

  • que chacun ait sa chambre ;
  • d’organiser le fonctionnement de la salle de bain et de la cuisine (frigo, vaisselle…) ;
  • de fixer des règles de vie très précises : rangement, ménage, courses, niveau sonore de la musique, fêtes, visites des copains, vie privée, etc…
Choisir son colocataire

Que vous souhaitiez partager votre appartement ou en louer un avec une autre famille, vous allez devoir effectuer un « casting ». En effet, un minimum de points communs est requis avant d’envisager de vivre ensemble.

Il est préférable d’avoir en partage le mode et le rythme de vie, des enfants du même âge et des centres d’intérêts pour que votre cohabitation ait une chance de réussir.

N’hésitez pas à vous montrer ferme sur les règles de vie qui vous paraissent prioritaires, quitte à relâcher vos exigences sur d’autres points.

Enfin, si la cohabitation permet de rompre la solitude, assurez-vous de l’état psychique de votre futur colocataire : vous n’avez à jouer ni le rôle d’un médecin, ni celui d’un psy.

Pensez à vous mettre en règle avec le propriétaire du logement que vous allez partager. Signer un bail commun ou faites réviser le précédent si besoin : chacun doit avoir les mêmes droits.Si besoin, vous pouvez vous documentez sur les droits de la colocation sur www.logement.gouv.fr.
 
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Publié par le février 18, 2014 dans Uncategorized

 

Femmes seules : attention au surendettement !

femme isolée

Etre isolée, en ayant un enfant à charge (ou plusieurs), et de faibles revenus, c’est le risque de se retrouver rapidement en situation de surendettement. Ne toucher que le RSA quand on a plusieurs enfants à charge, malgré toutes les aides possibles pour mères célibataires, c’est la tentation se souscrire des prêts personnels qui ne vont faire qu’alourdir une situation déjà très précaire.

En effet, une enquête de la Banque de France en 2011, visant à définir le profil type de la personne surendettée a rendu son verdict : une femme seule avec des enfants à charge, locataire de son appartement, et ne touchant que le RSA et les aides sociales de la CAF à beaucoup plus de chance de se retrouver en situation de ne pas pouvoir rembourser ses crédits.

L’absence de patrimoine, associé à des petits revenus entraîne rapidement le surendettement. Faire face à des difficultés financières au quotidien amène à baisser la garde, hélas, mais c’est compréhensible. Si l’interdiction bancaire n’est pas une fin en soi, elle précarise encore plus une situation déjà mal partie.

La bonne nouvelle, c’est la baisse des crédits revolving, pas de leurs taux, mais de leurs souscriptions, par les ménages qui prennent maintenant plus de précautions avec les prêts à la consommation. L’effort d’information des banques et des organismes financiers y est sûrement pour quelque chose, car il est maintenant presque impossible de souscrire un prêt personnel sans avoir des revenus fixes et sans justifier sa situation en produisant des fiches de paye.

Interdit bancaire ? Des solutions existent pour trouver un prêt en étant FICP

Une association qui aide les femmes en difficulté

Pour les mères en difficulté, il y a l’association petite maman, qui vient en aide aux femmes seules avec des enfants, et qui ont du mal à s’en sortir. Quand on élève seule son enfant, on a besoin d’aide, financière, mais pas seulement : écoute et conseils sont aussi au menu.

L’association petite maman collecte des vêtements de bébés, et des vêtements d’enfants en bon état, qu’elle redistribue aux mères en difficulté. Des kits de naissance, et des objets nécessaires à la vie de bébé sont également redistribués aux mamans qui en ont besoin.

A lire aussi : l’aide des Restos du Coeur et l’aide d’urgence de la mairie de Paris (pour les autres villes ou communes, contactez votre mairie)

Pour aider les mamans seules, l’association met aussi en place des formules de gardes à bas coût, afin de permettre à toutes les mères isolés de pouvoir faire garder leurs enfants, même avec des petits revenus.

A lire aussi, pour être aidé dans sa location d’appartement : l’aide du fonds de solidarité pour le logement

En définitive, une femme seule peut trouver des mains tendues pour lui apporter un peu d’aide, en particulier de la CAF, mais aussi d’associations. Etre à la tête d’une famille mono parentale complique la donne, mais même au RSA, des solutions existent.

 

 

 
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Publié par le février 18, 2014 dans Uncategorized

 

Faire garder son enfant quand on est une mère célibataire

famille mono parentale

Des solutions d’aide à la garde d’enfant existent pour les parents isolés qui ne peuvent seul faire face financièrement au coût de la garde. Travailler alors qu’on est une famille mono parentale peut poser de gros problèmes, et tout le monde n’a pas ses parents pour apporter leur aide. Différents soutiens financiers peuvent être versés, sous conditions de ressources.

La PAJE : aide à la petite enfance

Le PAJE permet d’accueillir son enfant dans de meilleurs conditions financières, aide d’autant plus la bienvenue quand on est une mère seule pour élever ses enfants. La prestation d’accueil est directement versée aux parents. La prime à la naissance, qui tourne autour de 1000 euros, aide bien des familles. A cela peut s’ajouter le complément de libre choix d’activité, qui permet de dégager du temps de travail pour s’occuper de son enfant, et le complément du libre choix du mode de garde. Ce dernier va être une aide au financement d’une assistante maternelle, d’une crèche, ou d’une garde à domicile.

La prime à la naissance est versée aux femmes au cours du septième mois de grossesse, qu’elles soient mère célibataire ou non. Tout va dépendre de son revenu. Il ne faut pas oublier de prévenir la CAF de sa grossesse, et cela dans les 14 premières semaines. La somme versée à la naissance est la même pour toutes : 923,08 euros au moment de l’écriture de ces lignes. Ensuite, on peut avoir droit à une allocation mensuelle, jusqu’aux trois ans de l’enfant, se montant à 184,62 euros chaque mois.

En cas d’adoption, le système est à peu près équivalent, avec une prime à l’adoption se montant à 1846,15 euros.

Aide à la garde de son enfant

Le complément de libre choix du mode de garde permet à une mère qui élève seule son enfant de le faire garder, en diminuant le coût du mode de garde choisi. La prestation se compose de la prise en charge d’une partie du coût de l’assistante maternelle ou de la nourrice, ainsi que d’une exonération partielle ou totale des charges sociales.

Même chose pour celles qui choisissent d’arrêter de travailler. Le CLCA peut être versé pendant 3 ans à partir de la naissance de l’enfant. C’est une aide financière à peu près équivalente à celle du RSA, le complément de libre choix d’activité étant de 383,59 euros à partir du premier enfant, cette somme étant progressive selon le nombre d’enfants.

Il est également possible de travailler à mi-temps pour pouvoir s’occuper de ses enfants. Les aides PAJE de la CAF s’ajustent alors selon le temps de travail et le salaire gagné. Il faut savoir que quelle que soit la situation, il restera obligatoirement à la famille aidée à payer au minimum 15 % du salaire de la nourrice.

L’AGEPI : une aide spéciale à la garde pour les parents isolés

Un demandeur d’emploi qui retrouve du travail alors qu’il était seul pour s’occuper de ses enfants va se retrouver en posture délicate : comment les faire garder, et s’en sortir financièrement ? L’AGEPI est une allocation de garde qui permet de reprendre une activité. Il n’est pas nécessaire de trouver obligatoirement un CDI, un contrat à durée indéterminé suffit, mais il devra être d’au moins 2 mois.

Pour bénéficier de l’AGEPI, il faut soit reprendre un travail, soit démarrer une formation. Des conditions de revenus s’appliquent, et il faut toucher le RSA ou gagner l’ASS pour en bénéficier. Toutes les personnes indemnisées par les Assedics sont exclues de cette allocation. De plus, il faut être une famille monoparentale, et avoir la charge d’enfants qui ont moins de 10 ans.

Comment toucher l’AGEPI ?

Il faut faire une demande auprès de son pôle emploi. Il y a un formulaire spécial disponible dans les agences. Ne pas oublier son livret de famille, puisqu’il faudra prouver l’âge des enfants, ainsi que sa situation de parent isolé, que l’on soit mère célibataire ou père seul. Même chose pour le RSA : amener sa dernière notification de revenu de solidarité active.

Quel est le montant de l’aide AGEPI ?

Le calcul va se faire à partir du temps de travail. Ainsi, pour un temps complet (35h par semaine), l’aide versée sera de 400 euros (montant attribué à partir de 15h de travail par semaine). Pour 2 enfants, l’aide sera de 460 euros et de 520 euros pour 3 enfants, sachant que l’aide ne pourra pas dépasser cette somme. Pour le parent seul qui ne fait moins de 15 heures de travail hebdomadaire, la subvention ne sera que de 170 euros.

Le versement de l’allocation ne pourra pas dépasser une année. Le premier virement interviendra une fois le contrat de travail reçu, ou le premier bulletin de salaire, ou l’attestation d’entrée en stage.

 
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Publié par le février 18, 2014 dans Uncategorized

 

Les « points noirs » des familles monoparentales

Logement, éducation des enfants, budget… les parents solos rencontrent plus de difficultés que les autres.

Le budget
Si toutes les familles françaises sont touchées par la crise, les parents solos en sont les premières victimes : toutes les dépenses reposent sur un seul salaire. 38 % des familles monoparentales interrogées mettent les difficultés financières au premier plan de leurs préoccupations. Moins qualifiées que les hommes, les femmes sont plus concernées, car elles occupent souvent des emplois à temps partiel, faiblement rémunérés.

Le logement

Trouver un logement relève souvent du parcours du combattant. 29 % disent avoir rencontré desdifficultés liées au coût des loyers. Faute de ressources suffisantes, certaines familles emménagent dans de petits logements, réservent les chambres aux enfants et dorment sur le canapé.

L’emploi

 Pour 24 % des personnes, la principale difficulté est de trouver un emploi stable, avec des horaires permettant de concilier vie familiale et vie professionnelle et suffisamment bien rémunéré pour faire face aux frais de transports et de garde des enfants. L’équation est quasiment impossible. Conséquence, les familles monoparentales occupent souvent des emplois à temps partiels.

La garde des enfants

22 % des familles monoparentales ont du mal à faire garder leurs enfants. Les horaires des crèches et haltes-garderies ne coincident pas toujours avec ceux du travail. Situation encore plus difficile pour ceux qui travaillent tôt le matin, tard le soir et le week-end, à qui peu de solutions sont proposées. Les demandeurs d’emploi soulèvent également la difficulté de faire garder leur enfant pour rechercher un travail, la priorité étant donnée à ceux qui ont un emploi.

La scolarité

Plus que les autres, les “parents solos” rencontrent des difficultés pour assurer le suivi et l’aide aux devoirs, en raison justement de leur manque de disponibilité. 20 % évoquent aussi la difficulté de prendre seuls des décisions quant à l’orientation des enfants.

L’éducation

Dans une famille sur trois, les relations entre les deux parents restent tendues, ce qui complique la fonction parentale pour celui qui assure la garde des enfants. 34 % des personnes interrogées se sentent seules et démunies face aux décisions à prendre, faute de pouvoir demander de l’aide à l’autre parent.
 
La vie sociale
L’éloignement de la famille est souvent source d’isolement. Cette situation est très handicapante, les proches étant souvent le premier secours en cas de besoin. À l’inverse, d’autres parents hésitent à tirer la sonnette, craignant une trop forte dépendance familiale. Ainsi, 13 % des personnes interrogées se sentent isolées du fait de l’absence de lien de proximité.
L’accès aux droits
Divorce, droit de garde, pension alimentaire… être parent solo nécessite de nombreuses démarches administratives pour faire valoir ses droits. 15 % des personnes interrogées déplorent un manque d’informations sur les aides existantes. Le divorce et la séparation ont des répercussions sur la vie quotidienne. Les impôts, les allocations logement, le coût des transports et des centres de loisirs… tout doit être recalculé. Et les familles sont souvent perdues.

Les loisirs

Les restrictions concernent aussi bien les adultes que les enfants, la priorité étant donnée à d’autres dépenses du quotidien. 29 % des personnes interrogées mettent les loisirs au second plan. En plus de l’aspect financier, certains parents évoquent la difficulté de s’organiser et de faire concorder leur disponibilité avec les activités des enfants.
 

Comment s’en sortent-elles ?

 

Moins de superflus

La plupart des parents solos sont contraints d’établir des priorités dans leur budget. Ils se restreignent sur les dépenses jugées superflues comme les loisirs et les vacances, voire sur certains postes comme l’alimentation, l’habillement et le logement. Les plus démunis font appel à la famille ou aux services sociaux pour des aides ponctuelles ou régulières.
Vacances chez les amis
Parmi les astuces, pratiquer des activités gratuites (vélo, baignade, balade…) et pour les vacances, séjourner chez des membres de sa famille ou chez des amis. Ceux qui travaillent profitent des avantages proposés par l’employeur (ticket restaurant, chèque vacances, comité d’entreprise…). Les autres font appel à leur famille, à l’autre parent, voire à l’assistante sociale pour offrir des loisirs à leurs enfants.

Recourir à la justice

La plupart des parents solos n’ont pas d’autre alternative que le recours à la justice pour entrer en relation avec l’autre parent. Ce qui arrive fréquemment en cas de non-paiement de la pension alimentaire ou de désaccord sur la garde des enfants.

Demander des conseils

Pour se faire aider, les parents solos hésitent moins à consulter un psychologue, voire demander des conseils à l’entourage, quand l’autre parent est absent. Beaucoup font aussi appel à des professionnels (médiation familiale, accompagnement par un travailleur social…).
 

Se rapprocher de la famille

La première solution est de faire appel à la famille ou à des amis pour faire garder leurs enfants. Certains déménagent dans le seul but de s’en rapprocher afin de pouvoir s’appuyer sur elle. D’autres responsabilisent leurs enfants afin qu’ils puissent rester seuls à la maison et demandent aux plus grands de s’occuper des plus petits.
 Par Annick Berlioz, publié en mars 2013
 
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Publié par le février 18, 2014 dans Uncategorized

 

Les familles monoparentales en France …

Comment caractériser la précarité des familles monoparentales ?

Au sens de l’INSEE, les familles monoparentales représentent les ménages pour lesquels le parent vit seul sans conjoint avec ses enfants âgés de moins de 18 ans. Le nombre de familles monoparentales a plus que doublé en 40 ans et concerne aujourd’hui un enfant sur cinq. Compte tenu des évolutions sociétales et juridiques, une famille monoparentale est très largement le produit d’un divorce ou d’une séparation et non d’un veuvage. Selon l’observatoire des inégalités (2010), un tiers des familles monoparentales sont pauvres (revenu inférieur à 60% du revenu médian, indice adopté par Eurostat et l’INSEE depuis 2007) contre 11,2 % des personnes vivant en couple.

Selon l’INSEE (2008), les mères avec un ou plusieurs enfants composent 83,9% des familles monoparentales, soit 8/10 familles monoparentales. Ces femmes cumulent des difficultés familiales et des difficultés d’accès au marché du travail. Elles partagent en outre les difficultés de toutes les femmes sur le marché du travail (salaire annuel brut moyen inférieur de 27% à celui des hommes, temps hors travail concentré sur les tâches domestiques).

La précarité ne se résume pas à la seule pauvreté monétaire. L’étymologie de « précarité » remonte à l’expression « à titre précaire », ce qui signifie par exemple pour un droit qu’il s’exerce grâce à une permission, ce qui suppose une « dépendance » (c’est le sens du latin juridique precarius « obtenu par la prière »). Un dernier caractère de la précarité est donc « l’instabilité ». Les femmes à la tête de famille monoparentale rencontrent des problèmes spécifiques : le coût d’une garde d’enfant adaptée à leurs horaires de travail, la conciliation entre leur vie familiale et professionnelle… Même avec des revenus du travail, elles dépendent surtout des revenus de transferts et des pensions alimentaires. Par ailleurs, elles sont plus souvent locataires de leur logement qu’un couple.

Dans son ouvrage Les formes élémentaires de la pauvreté, le sociologue Serge Paugam écrit: « ce qui est sociologiquement pertinent, ce n’est pas la pauvreté en tant que telle, mais la relation d’interdépendance entre la population qui est désignée socialement comme pauvre et la société dont elle fait partie ». Les familles monoparentales oscillent entre la pauvreté « intégrée » dans la société, et la pauvreté « disqualifiante » créatrice d’un cercle d’enfermement dans la pauvreté. La politique familiale permet le maintien d’un certain niveau de vie, mais ne s’oriente pas sur la préservation des liens sociaux.

Quelles solutions sont proposées ?

Un des objectifs de la politique familiale est de contribuer à la solvabilisation des dépenses familiales : de logement, d’entretien ou de scolarité des enfants. Les prestations familiales spécialement dédiées aux familles monoparentales sont peu nombreuses. L’API (Allocation Parent Isolé) est fondue dans le RSA (Revenu de Solidarité Active) depuis juin 2009. Seule l’ASF (allocation de soutien familial) est versée exclusivement à ces familles.

Si certains militent pour un renforcement des aides versées aux familles monoparentales, d’autres soulignent le risque de création de « trappes à pauvreté ». Les femmes en situation monoparentale n’auraient alors pas intérêt à rechercher un emploi, parce que cela engendrerait des coûts qui rendraient leurs revenus totaux inférieurs à ce que l’État garantit. Ceci justifierait le travail effectué par les associations qui se saisissent peu à peu de ce problème.

Pour lire une méditation sur cette question, cliquez ici

Pour découvrir une initiative sur cette question, cliquez ici

Pour aller plus loin

Précarité des femmes en famille monoparentale :

*Thomas Piketty, L’économie des inégalités, Repères, La Découverte, Paris, 1997

*Bernard Perret, Guy Roustang, L’économie contre la société, Affronter la crise de l’intégration sociale et culturelle, éditions du seuil, collection Esprit, Paris 1993

Statistiques sur les familles monoparentales et leurs enfants :

*http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATCCF04406

*http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1195

*http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1216#inter4

*http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=8725#p5

La politique familiale et les familles monoparentales :

*http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/PSF/105/PSF105-2-Camille_Bonaiti.pdf

*http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/famille/priorites/

Ouvrage de réflexion sur les relations entre l’économique et le social

Serge Paugam, Les formes élémentaires de la pauvreté, Paris, PUF, collection « Le Lien social », 2005.

http://www.laviedesidees.fr/Pauvrete-et-solidarite-entretien.html

Karl Polanyi, La Grande Transformation, édition originale 1944. Editions Gallimard, Paris, 1983

 
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Publié par le février 18, 2014 dans Uncategorized

 

Jouer avec son enfant aide à décompresser

Mamans stressées, jouez ! Selon une étude américaine, les mamans solo, plus anxieuses que les autres, gagneraient à jouer avec leur enfant pour être plus sereines.

Selon une étude américaine, jouer avec son enfant réduirait le stress et améliorerait la relation mère-enfant, notamment chez les mères qui élèvent seules leur progéniture. En effet, les mamans solo seraient plus anxieuses et plus touchées par la détresse psychologique ou la dépression.

Pour éviter ces répercussions négatives, des chercheurs américains préconisent donc de jouer avec son enfant, dès son plus jeune âge. C’est après avoir analysé les données recueillies par l’étude Fragile Families and Child Wellbeing Study, menée auprès de 2370 mères monoparentales, que les scientifiques ont fait cette constatation.

Comme l’explique le site Naitreetgrandir.complus les mères jouent, moins elles ressentent d’anxiété. Blake Berryhill, co-auteur de l’étude, suggère donc aux parents d’instaurer une routine quotidienne avec leur jeune enfant, incluant des activités de jeux et de lecture.

Une façon simple d’éviter le manque de confiance en soi chez la mère et des problèmes d’attachement affectif et social chez l’enfant.

Et vous, jouez-vous régulièrement avec votre enfant ?

jouer avec ses enfants c est decompresse

 
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Publié par le novembre 15, 2013 dans Uncategorized

 

Maman « solos » en coloc

Elles en ont eu assez de porter le quotidien toutes seules. En choisissant la colocation, elles ont divisé le loyer par deux et multiplié la convivialité par mille !

«Viens dans ma chambre, je te montre mon nouveau lit, c’est ma maman qui l’a fait ! » Jonas, 2 ans et demi, a raison d’insister, car l’œuvre vaut le détour : le premier étage ressemble à un bus bleu, le deuxième a des airs de château de princesse. « C’est Rose qui dort là-haut, et moi, ici ! », s’exclame-t-il, en désignant le lit du bas parsemé de Playmobil.
Il y a à peine trois mois, Jonas et Rose ne se connaissaient pas. Chacun vivait de son côté. Un jour, Juliette, 30 ans, comédienne et maman de Jonas, passe une annonce sur un site Internet. Elle rencontre une quinzaine de familles monoparentales, mais n’éprouve aucun atome crochu. « Une personne m’avait même demandé : « L’espace de jeu de votre fils, il va d’où à où ? »», raconte-t-elle, assise dans le vaste salon de son appartement de Montreuil, en proche banlieue parisienne. « Une autre maman m’avait même fait comprendre que ce serait pour elle une solution de garde pour sa fille le samedi soir… »
Puis elle reçoit un message d’Eva, 38 ans, maman de Rose, 5 ans. « On s’est rencontrées une seule fois avant d’emménager ensemble. Ce sont les enfants qui ont fait qu’on se décide si vite : ils ont tout de suite accroché ! »

mamans solos en coloc

L’union fait la force :

En France, où 16?% des enfants de moins de 18 ans vivent au sein de familles monoparentales, les colocations de ce type ne sont plus des cas isolés.

Depuis 2008, il existe des sites internet dédiés à cette cible : Voici le type d’annonces qu’on y croise : « Jeune maman d’un petit garçon de 2 ans recherche colocatrice avec enfant(s) pour partager une maison. Une chambre d’enfant(s), un jardin, de la simplicité. Envie d’espace joyeux et aussi de moments de fêtes ! »
Certes, ce n’est pas encore un raz-de-marée, mais les faits sont bien là : de plus en plus de mamans solos décident que l’union fait la force. « Après la rupture, elles connaissent presque toutes – mêmes celles qui ont un travail – une précarisation rampante, soit au niveau financier, soit au niveau affectif. Beaucoup d’entre elles ont été abandonnées. Quand elles se sont retrouvées seules pour la première fois, toutes les mères célibataires que j’ai interrogées étaient terrifiées. Pour elles, la colocation monoparentale est un radeau bienvene! », explique Pascal Lardellier, sociologue.

Voyez Juliette et Eva. Depuis que ces deux trentenaires ont réuni leurs petites familles sous le même toit, elles respirent à nouveau.
Quand on est deux à gérer le quotidien, plus de course contre la montre, ni de fins de mois difficiles : un loyer divisé par deux, ça change la donne. « Avant, je vivais dans un F2 de 36?m2, avec un loyer de 626?€ par mois. Une fois que j’avais payé les dépenses courantes, il me restait 200?€ – sur mon salaire de 1.500?€ – pour manger et tout le reste. Total, j’étais à découvert tous les mois. Mon banquier a été très clair : soit vous retournez vivre chez vos parents, soit vous vous trouvez un mec ! », se rappelle Eva

* Pascal Lardellier, sociologue et auteur de La guerre des mères, parcours sensibles de mères célibataires (éditions Fayard).

Famille New Look
Mais les bénéfices de la colocation monoparentale ne sont pas que d’ordre financier et logistique.

« Depuis qu’on habite ensemble, Rose est moins turbulente, elle sent que je vais mieux et ça lui fait du bien ! », se réjouit Eva. Bien sûr, cet équilibre n’est pas venu du jour au lendemain. « Les premiers temps, nous avons beaucoup échangé sur nos approches éducatives : je suis un peu plus stricte que Juliette, qui, elle, a un côté plus bohème. Mais pour l’instant, il n’y a pas eu de frictions. Quand on vit en coloc, il faut croire qu’on est plus attentif qu’en couple…On est complémentaires, ce qui est bénéfique pour les enfants. Ils se chamaillent de temps en temps, certes, mais c’est aussi le cas entre frères et sœurs ! ».
Une vraie petite famille ? Selon le sociologue Michel Fize*, les colocations monoparentales représentent bien une nouvelle forme de vie familiale. « Le critère essentiel pour qu’il y ait famille ? Ni l’amour ni le sexe, mais la présence d’enfants ! Les colocations monoparentales, qu’on ferait d’ailleurs mieux d’appeler « cohabitations monoparentales » tant l’élément de sociabilité y est important, sont de véritables « familles relationnelles »  : le cadre fermé d’une famille traditionnelle y est remplacé par un système de relations entre individus. C’est la famille toile d’araignée, autour de laquelle gravitent d’autres éléments importants, comme les pères et la famille élargie ! »
Et comme une petite famille en effet, Eva, Juliette, Jonas et Rose partagent leurs repas et aussi certains loisirs.

« Le mercredi soir, on fait des vernissages tous ensemble, on adore ça ! », s’enthousiasme Juliette, à qui il arrive aussi de sortir promener les enfants au square d’à côté quand Eva est occupée. Mais contrairement à une famille « PME » (père-mère-enfant), chaque maman a sa propre chambre – même si celle de Juliette se limite à une partie du salon, démarquée par un paravent. Quant au partage des tâches ménagères, il s’est, lui, fait tout naturellement en fonction des envies de chacune. « Eva adore faire la vaisselle et moi j’aime bien faire les courses. Et pour le ménage, c’est chacune son tour. C’est bien plus équitable que si on vivait chacune avec un homme ! », rigole Juliette.

* Michel Fize, sociologue et auteur de La famille (éditions Le Cavalier Bleu).

Idéal, mais temporaire
– Et les ex, que pensent-ils de ce mode de vie ?
« Le papa de Rose est venu l’autre jour pour voir dans quel univers évoluait sa fille une semaine sur deux (Rose est en garde partagée, Ndlr). Il trouve ça un peu bizarre que je partage un appartement avec une autre femme, mais il voit bien que sa fille s’épanouit, et c’est ce qui compte le plus pour lui », explique Eva.
– La vie de couple la tente-t-elle à nouveau ?
«  Je ne suis pas dans l’état d’esprit de rencontrer un homme, mais je ne resterai pas non plus dix ans dans cette configuration. A terme, je voudrais à nouveau mon propre espace… » Sa colocatrice partage le même ressenti : « Je n’ai pas envie de reconstruire une vie de couple dans l’immédiat, je goûte plutôt à la liberté retrouvée.Mais dans deux ans, je vivrai les choses peut-être différemment… »

La colocation comme solution idéale mais temporaire donc. C’est justement ce dernier point qui inquiète Anne-Sophie Nogaret : « Vivre avec quelqu’un d’autre, ce n’est pas rien, ça crée des relations très fortes entre les enfants. Ils viennent de vivre une rupture et voilà qu’on leur programme déjà la prochaine ». « Et alors ? rétorque Isabelle Yhuel. Dans les couples aussi, il y a de l’incertitude, on ne sait jamais combien de temps ça va durer. Nous vivons dans une société nomade, les enfants le supportent très bien. Cela dit, pour éviter les déceptions, il vaut mieux expliquer tout de suite à son enfant que cette colocation n’est pas pour la vie!

Ghetto féminin ?
Selon Pascal Lardellier, un autre point peut poser problème : « La colocation entre deuxmères solos peut vite virer à un gynécée où on se complaît à dire du mal des hommes, ce qui n’est pas bon pour les enfants. On peut passer des années comme ça, à se faire des soirées DVD entre copines, à se rendre des petits services de baby-sitting, ce qui n’augmente pas les chances de se relancer sur le « marché » matrimonial… Mais tant que ça reste transitoire, c’est tout à fait positif ! »
Pour les pionnières de la colocation monoparentale, en tout cas, les avantages l’emportent. « Ne pas me retrouver seule après ma séparation m’a permis d’avancer, le dialogue avec un adulte bienveillant m’a été salutaire. En plus, on peut avoir une vie de femme à côté de sa vie de mère ! », assure Eva. « Il s’agit tout simplement d’une alternative aux accidents de la vie qui, dans un contexte de rupture, permet d’éviter la solitude », résume la sociologue Nina Testut, spécialiste de la colocation. Plutôt que de tourner en rond dans un appartement vide quand les enfants sont chez leur père, on est désormais deux pour affronter les aléas de la vie. Et on est aussi deux pour goûter aux joies d’être parents : premiers pas, première rentrée de classe… ces événements sont encore plus beaux quand on peut les partager !
Les papas solos s’y mettent aussi
Il n’y a pas que les mamans solos qui se lancent dans la colocation. Les papas, qui représentent 15?% des chefs de familles monoparentales, s’y mettent aussi. Mais contrairement aux femmes, la plupart d’entre eux ne cherchent pas des colocataires du même sexe…
C’est le cas de Pascal, qui vit seul avec ses trois enfants dans une grande maison des Landes. « Attention : je ne cherche pas une mère solo pour refaire ma vie de couple ! Je ne cherche pas non plus une femme corvéable à merci. Non, je gère très bien tout seul mon quotidien avec les enfants. Mais il manque l’élément féminin chez nous, j’ai envie qu’on se file des coups de main de temps en temps. Comme je suis pompier, je dois assurer des gardes de nuit… Pour moi, la colocation est une alternative à la famille : elle en a tous les avantages sans les inconvénients.

A condition de trouver la bonne personne, avec des enfants dans la même tranche d’âge ! » Pour l’instant, il ne l’a pas encore dénichée, mais il garde espoir…

 
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Publié par le novembre 15, 2013 dans Uncategorized

 

Grandir dans une famille monoparentale

 

grandir dans une famille monoparentale

La famille monoparentale :

– C’est quoi ?
On parle de famille monoparentale lorsqu’un enfant vit avec un seul de ses parents biologiques. Cela peut être soit à la suite d’une séparation (75 % des cas), soit parce que son père ne l’a jamais reconnu (15 % des cas), soit parce que son autre parent est décédé. Il peut aussi s’agir d’un enfant adopté par un(e) célibataire.
– Combien en existe-t-il ?
Un enfant sur quatre vit avec un seul de ses parents. Sur 8,8 millions de familles en France, 1,6 million sont monoparentales.
– Ce qu’on peut remarquer
Dans 85 % des cas, les enfants sont élevés par leur mère. Un enfant sur trois ne voit plus son père ou très peu (moins d’une fois par mois). On ne reste pas toute sa vie une famille monoparentale. Souvent, le parent solo reconstruit une nouvelle union (au bout de cinq ans en moyenne).

Un parent mis à mal par l’autre :

Ce n’est pas parce qu’on grandit sans père qu’on grandit sans image de père. Et ce qui la nourrit, c’est bien sûr la façon dont la mère le fait exister sur le plan symbolique. « La plus grande difficulté, c’est que le parent absent soit sans cesse blâmé dans le discours de l’autre (à la suite d’une séparation conflictuelle) ou même qu’il en soit exclu (parce qu’il n’a jamais connu l’enfant) », affirme Jocelyne Dahan, médiatrice familiale.

– Que faire ? « C’est difficile de parler de l’autre de façon positive quand on a été blessé(e), reconnaît la spécialiste. Mais ce n’est pas l’affaire de votre enfant. Essayez de ne pas déprécier son père (sa mère) devant lui. Dévaloriser l’homme (la femme) qui l’a engendré, c’est le dévaloriser lui-même. De même, ne faites pas comme si son père (sa mère) n’avait jamais existé. C’est nier la moitié de ses racines. »

Le manque de limites :

Culpabilité, fatigue, manque de temps… Ce n’est pas facile de tenir la barre et de ne jamais faiblir sur ses principes éducatifs quand on élève seul un enfant. Résultat ? « En peu de temps, l’enfant risque de se transformer en un petit tyran domestique, qui fixe l’heure du coucher, décide du menu et établit lui-même le programme du week-end », constate Jocelyne Dahan. Mais qui n’est pas plus heureux pour autant et peut, plus tard, supporter toute forme d’autorité.
– Que faire ?
Mettre des limites. Si votre enfant vous sent « droite dans vos bottes » en face de lui, il renoncera à sa toute-puissance. Et, en plus, il en sera apaisé. C’est très angoissant de ne pas se sentir contenu et de devoir sans cesse aller plus loin pour trouver des bornes.

L’absence de modèle masculin :

Les enfants ont besoin de deux modèles d’identification pour se construire, nous répète-t-on. Comment fait-on quand on n’a pas de papa sous les yeux ?  » Pas de panique, rassure Jocelyne Dahan. Quand l’un des deux parents est peu ou pas présent, il ne laisse pas pour autant un creux dans la construction identitaire de son enfant. Le monde extérieur est là, qui abreuve l’enfant de modèles masculins et de codes sociaux sexués ».
– Que faire ?
Favoriser le contact avec d’autres hommes : grands-pères, oncles, amis, parents de petits copains… Et, surtout, éviter de dévaloriser systématiquement l’autre sexe !

Des idées fausses sur le couple :

Quand on a grandi avec un seul parent, on ne sait pas bien comment ça marche, un couple. On ne sait pas que, pour vivre à deux, il faut faire des ajustements permanents. Une petite fille élevée par sa maman ne se trouvera peut-être pas digne d’être aimée (comme sa mère). Ou, au contraire, croira qu’un homme, « ça ne sert à rien ». Elle peut aussi idéaliser le père absent… et peut-être ne jamais trouver de compagnon à la hauteur. Et le petit garçon risque de percevoir les femmes comme toutes-puissantes. S’il fait un jour un bébé avec l’une d’elles, n’essaiera-t-elle pas de le lui enlever ?

– Que faire ?

Donnez à votre enfant d’autres modèles de couple : ses grands-parents, ses oncles et tantes par exemple.

Ce qu’on sait de ces enfants :

Jocelyne Dahan reconnaît qu’il existe une corrélation entre le fait d’avoir été élevé par un parent totalement isolé et les difficultés à entrer en relation avec les autres, la dépression précoce et les troubles alimentaires. A l’adolescence, ces enfants peuvent avoir davantage tendance à basculer dans la petite délinquance : ils cherchent les limites qu’ils n’ont pas trouvées dans leur éducation et les rencontrent sous forme symbolique dans la loi.

 
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Publié par le novembre 14, 2013 dans Uncategorized

 

Les familles monoparentales « délaissées » par la campagne présidentielle

De plus en plus nombreuses – leur nombre a doublé depuis quarante ans –, mais surtout de plus en plus pauvres, les familles monoparentales aimeraient que leur sort suscite plus d’intérêt. D’après un sondage Opinionway publié début mars, 86 % des parents solos souhaiteraient que leur situation soit davantage prise en compte dans la campagne présidentielle.

Passage en revue de leurs revendications avec Patricia Augustin, secrétaire générale de la Fédération syndicale des familles monoparentales et Christine Kelly, présidente de la fondation K d’urgences et auteur du livre Familles monoparentales, le scandale du silence.

Les familles monoparentales ont-elles été plus touchées par la crise ?

Patricia Augustin : Statistiquement, elles ont toujours été plus pauvres que les autres. C’est donc assez logiquement que quand la situation économique se détériore, elles se retrouvent plus vite impactées. D’après les chiffres de l’Insee en 2008, 30 % des personnes issues de familles monoparentales vivaient en dessous du seuil de pauvreté [un niveau de vie inférieur à 949 euros par mois], soit une proportion deux fois plus forte que dans l’ensemble de la population. Cet hiver encore, les associations caritatives expliquent avoir reçu davantage de parents solos.

Christine Kelly : On nous parle de la crise à longueur de journée, sans jamais nous dire que les familles monoparentales sont en première ligne. La séparation appauvrit la famille, avec un salaire de moins et des charges incompressibles. Pour la personne qui a la garde des enfants, la pension alimentaire ne suffit pas toujours. Et plus ces familles ont d’enfants, plus la précarité les guette.

Quelles sont les difficultés recontrées par ces familles ?

Patricia Augustin : Les problèmes rencontrés sont communs à ceux que connaissent de nombreux Français : la difficulté de trouver un emploi et un logement. Plutôt que de travailler pour payer la garde des enfants, les mères de familles [à la tête de 85 % des familles monoparentales] préfèrent s’arrêter ouprendre un congé maternité. Il est souvent impossible de trouver une structure de garde adaptée aux horaires dispersés ou étendus. En ce qui concerne lelogement, ces familles se tournent vers l’habitat social, qui connaît une forte pénurie, particulièrement en Ile-de-France.

Christine Kelly : Le problème principal, c’est le manque de ressources dont disposent ces familles, y compris les foyers aisés. Certaines mamans, qui gagnent pourtant 3 000 euros par mois, sont obligées de se faire aiderfinancièrement par leurs parents pour financer la garde de leurs enfants.

Existe-t-il d’autres problèmes plus spécifiques ?

Christine Kelly : Il ne faut surtout pas oublier les problèmes d’ordre psychologique. Les mères de famille monoparentales se retrouvent seules face aux difficultés du quotidien, et beaucoup souffrent de déprime, voire de dépression. Ces femmes n’intéressent personne, en ont marre d’être occultées, abandonnées. Il est nécessaire de libérer leur parole. Certaines ont même honte, et cachent parfois leur monoparentalité.

Patricia Augustin : Les autres problèmes sont liés aux conflits persistants souvent entre les parents séparés. Des désaccords pour embêter l’autre, mais aussi, inconsciemment, pour rester en contact avec lui. Les principales difficultés sont le non-respect des droits de visite et le non-versement des pensions alimentaires. Ces derniers sont de plus en plus fréquents. Près de 36 000 contentieux ont été engagés l’an dernier au titre des recouvrements de pensions. Mais le phénomène est beaucoup plus large. On parle de 30 % des pensions alimentaires.

Comment répondre à la hausse du non-paiement des pensions ?

Patricia Augustin : Il y a quelques années, certains parents orchestraient leur insolvabilité. Aujourd’hui, c’est avant tout par faute de moyens que certains ne suivent plus. Le juge peut réadapter la pension. Fixer un montant de 10 voir 20 euros, c’est théoriquement possible. Mais le plus souvent, le juge préfère opterpour une pension à taux zéro, qui ouvre à l’autre parent le droit de toucher une allocation de soutien familiale (ASF) d’un montant de 80 euros. Pour nous, ce n’est pas la solution. Nous souhaitons l’instauration d’un différentiel, qui permettrait la fixation d’une petite pension (20 euros par exemple), qui serait complétée de l’ASF (60 euros complémentaires). Malgré une chute des revenus, il est indispensable d’impliquer le parent dans la vie et l’éducation de l’enfant.

Christine Kelly : Il faut de toute urgence expliquer aux parents à qui la pension n’est pas versée qu’ils peuvent se rendre chez n’importe quel huissier de justice. Il suffit d’avoir avec soi la décision du tribunal. Sous quelques jours, ils pourrontrécupérer leur pension. Certains n’ont pas le réflexe, d’autres n’osent pas le faire. Il s’agit pourtant d’une procédure simplifiée de paiement direct, qui permet derecouvrir sans frais une pension alimentaire en passant par un tiers, généralement l’employeur.

Qu’attendez-vous de cette campagne présidentielle ?

Patricia Augustin : Nous espérons une meilleure prise en compte des revendications des familles monoparentales, qui représentent près de deux millions de foyers en France. Seul Nicolas Sarkozy a fait une proposition, en évoquant la création possible d’une agence de recouvrement des pensions alimentaires. C’est une bonne idée, mais nous déplorons le fait que toutes les pensions seront contrôlées. Quand les choses se passent bien entre les parents, il n’y a pas de raison d’avoir recours à un tiers.

Christine Kelly : La proposition de Nicolas Sarkozy est une bonne chose. Mais il reste beaucoup à faire pour ne pas occulter la souffrance des parents isolés. Le système social français est plutôt bien fait, mais certaines familles monoparentales passent à travers les trous de la passoire. Des trous, qu’il faut de tout urgence apprendre à colmater.

Pauline Pellissier (propos recueillis)

politiques

 
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Publié par le novembre 13, 2013 dans Uncategorized

 

Le mal-logement en 2013

Des chiffres toujours très alarmants!!!

1er février 2013 – 3,6 millions de personnes sont concernées par le mal-logement en France. 685 000 personnes n’ont pas de domicile personnel, 85 000 vivent dans une habitation de fortune, cabane, camping ou mobil-home toute l’année…Beaucoup reste à faire pour que chacun dispose de conditions d’habitat dignes de ce nom.


État des lieux

Beaucoup reste à faire pour que chacun dispose de conditions d’habitat dignes de ce nom comme le rappelle chaque année la Fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel sur le mal-logement [1]. 3 642 177 personnes sont non ou très mal logées. 685 142 personnes sont privées de logement personnel et 2 778 000 vivent dans des conditions de logement très difficiles (privation de confort et surpeuplement accentué).

Certes, la misère d’aujourd’hui n’est pas aussi dramatique que celle des années 50. Notre pays s’est enrichi et les conditions de logement se sont heureusement améliorées. Mais les associations d’aide aux plus démunis mettent en évidence les situations dramatiques dans lesquelles vivent des milliers de personnes.

Le mal-logement ne se réduit pas pour autant aux situations extrêmes. Une fraction considérable de la population au sein des couches modestes et moyennes (notamment chez les jeunes) loge dans des conditions qui ne répondent pas à ses aspirations : détériorations, mauvaise insonorisation, surface trop faible, quartier dégradé, etc. L’idéal pavillonnaire, rêve de nombreuses familles, est loin d’être la norme en France.

Nombre de personnes non ou très mal logées
Personnes privées de domicile personnel 685 142
– dont sans domicile fixe 133 000
– dont résidence principale en chambre d’hôtel 38 000
– dont habitat de fortune : cabane, construction provisoire, personnes vivant à l’année en camping ou mobil-home 85 000
– dont personnes hébergées chez des tiers dans des conditions de logement très difficiles 411 000
– dont personnes en structures d’hébergement et d’insertion : CHRS, CADA, places en hôtel pour demandeurs d’asile, accueil d’urgence, résidences sociales 18 142
Personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles* 2 778 000
– dont pas de confort 2 123 000
– dont surpeuplement 800 000
Personnes en situation précaire (locataires en meublés) 172 847
Gens du voyage qui ne peuvent accéder à une place dans les aires d’accueil aménagées 71 188
TOTAL ** 3 642 177
Avertissement : certaines de ces données sont des ordres de grandeurs. * Logements inconfortables, de mauvaise qualité et logement en surpeuplement accentué (hors double compte). ** Hors double compte.
Source : Fondation Abbé Pierre – Rapport sur le mal logement 2013, d’après Insee et différentes sources.

Évolution de la situation

Le nombre de logements sans confort de base a considérablement diminué ces trente dernières années. Cette évolution résulte à la fois de l’élévation du niveau de vie moyen mais aussi de la part croissante des dépenses que les ménages consacrent pour se loger. Il s’agit de moyennes : cette amélioration est loin d’être aussi nette pour tout le monde, notamment pour les jeunes générations qui subissent de plein fouet les hausses de loyers et la forte montée des prix à l’achat.

Cependant, 354 000 logements, soit 1,3 % du parc immobilier en 2006, contre 15 % en 1984, manquent encore de confort sanitaire (absence d’eau courante, d’installations sanitaires, WC intérieurs..). 1,3 million de personnes vivent encore dans des logements qualifiés de « mauvaise qualité » (électricité déficiente, humidité…) situant la France au 18e rang européen sur 24. Selon les estimations ministérielles, les risques sanitaires liés à l’habitat indigne concernent environ 611 111 logements dans lesquels vivent un peu plus d’un million de personnes. Les ménages pauvres et modestes (ouvriers, chômeurs, jeunes de moins de 25 ans ou encore les familles monoparentales) sont sur-représentés dans ces logements.

D’après une estimation réalisée par l’Insee dans le cadre de la mise en œuvre du Droit au logement opposable (Dalo), 520 000 à 530 000 ménages seraient éligibles aux critères de la loi Dalo, soit parce qu’ils habitent un logement insalubre ou menaçant de tomber en ruine, soit parce qu’ils n’ont pas le confort de base, ou encore qu’ils se retrouvent dans un logement surpeuplé, tout en abritant un enfant mineur ou une personne handicapée. Depuis l’entrée en vigueur de cette loi le 1er janvier 2008, sur 185 648 recours déposés, 143 665 ont été examinés en commission fin 2010 [2]. 22 420 personnes ont pu être relogées soit 39 % de l’ensemble des dossiers déposés dits « prioritaires ». Malgré la loi Dalo, 27 500 personnes éligibles à son application restent sans logement.

Logements sans confort
2002
en Milliers
2002
en %
2006
en Milliers
2006
en %
Sans confort sanitaire : absence d’un des éléments (eau courante, installation sanitaire, WC intérieurs) 612 2,5 391 1,5
Immeuble insalubre ou menaçant de tomber en ruine (1) 267 1,1 273 1
Aucune installation pour faire la cuisine (1) 93 0,4 108 0,4
Aucun moyen de chauffage ou avec des moyens de chauffage sommaires 1 986 8,2 1 580 6
Electricité déficiente : installation non encastrée, fils non protégés par des baguettes, ou pas de prise de terre 1 167 4,8 1 030 3,9
Signes d’humidité sur certains murs 5 848 23,8 5 347 20,4
Infiltrations d’eau ou inondations provenant d’une fuite d’eau dans la plomberie 552 2,2 654 2,5
1. Compte tenu des faibles effectifs, le nombre de logements sans intallation pour faire la cuisine ou dans un immeuble insalubre doit être considéré comme un ordre de grandeur. Lecture :1 030 000 logements ont une électricité déficiente en 2006, soit 3,9% des résidences principales. Champ : France métropolitaine, résidences principales.
Source : Insee, enquêtes Logement.

La France ne construit pas assez de logements, en particulier dans le secteur social, et la demande ne fait que s’accroître. Certes, le niveau de l’offre locative s’est redressé en 2009 (448 000 logements) mais il reste toujours en-deçà de celui de 2000 (480 000 logements). En 2009, seulement 36 % des demandeurs de logement social (hors demandes de mutation) ont pu accéder au parc HLM d’après les données du dispositif du numéro unique départemental.

Les services sociaux et les associations d’aide aux plus démunis mettent en évidence les difficultés grandissantes des ménages les plus modestes pour accéder à un logement ou pour s’y maintenir. 5 154 000 personnes sont en situation de réelle fragilité à court ou moyen terme.

Ce difficile accès au logement contraint les ménages à faibles ressources à vivre dans des quartiers accessibles mais souvent dépréciés. De ce fait, ces populations continuent à se concentrer dans les mêmes territoires. [3].

Evolution de la demande de logements HLM
De 1984 à 2006
Unité : en milliers et en %
1984 1988 1992 1996 2002 2006
Nombre de demandeurs (en milliers) 680 704 915 855 1 040 1 220
% des ménages 3,3 % 3,3 % 4,1 % 3,7 % 4,3 % 4,6 %
Source : Insee, enquêtes logement

Montée de la précarité énergétique

L’enquête Logement 2006 de l’Insee identifiait près de 3,4 millions de ménages touchés par la précarité énergétique (soit 13 % des ménages en France et environ 7 à 8 millions de personnes), auxquels il faut ajouter 290 000 ménages ayant recours à des pratiques de restriction ou de privation de chauffage. La Fondation Abbé Pierre estime que ce sont plus de 3 380 000 ménages qui sont en situation de précarité énergétique.

Définitions : 

  • Un logement est considéré comme confortable s’il dispose d’une salle d’eau, d’un WC intérieur et d’un système de chauffage.
  • le surpeuplement selon l’Insee :

Le surpeuplement accentué fait référence à une définition de l’Insee. Schématiquement, on compte une pièce de séjour pour le ménage, une pièce pour chaque personne de référence d’une famille, une pièce pour les personnes hors famille non célibataires et les célibataires de 19 ans et plus, et, pour les célibataires de moins de 19 ans, une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou s’ils ont moins de 7 ans, sinon une pièce par enfant. Le surpeuplement est dit « accentué » si le nombre de pièces nécessaires au ménage ainsi déterminé est supérieur de plus d’une unité à celui constaté.

Le surpeuplement au sens large retient la norme fondée sur le nombre de pièces pour les deux pièces et plus et fait intervenir la surface pour les logements d’une pièce : est considéré comme surpeuplé au sens large un logement dont la surface habitable est inférieure à 18 m2 par personne de référence plus 12 m2 par autre personne de 14 ans ou + et 9 m2 par enfant de moins de 14 ans.

logement-insalubre

 

 

 
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Publié par le novembre 13, 2013 dans Uncategorized